La tombe de Samout, surnommé Kyky

La tombe N° 409 est située à Thèbes ouest, dans l'Assassif, à proximité du temple de Deir el Bahari ().
Elle a été creusée et décorée pour Samout / Kyky, un fonctionnaire de rang intermédiaire de l'époque de Ramsès II, dont nous ignorons tout ou presque et notamment comment il a réussi à obtenir l'honneur insigne d'avoir sa sépulture ici et d'où lui viennent les moyens nécessaires à sa réalisation.

Cette tombe, rapidement exécutée et à moitié décorée, présente un mélange d'aspects conventionnels et de critères originaux pour son époque. Si les scènes funéraires et les hymnes solaires sont de simples variations de thèmes standards, en revanche la dévotion toute particulière de Kyky pour la déesse Mout est singulière. En effet, Kyky se remet entièrement entre les mains de la déesse, que ce soit pour sa vie ici-bas comme pour celle qu'il espère dans l'au-delà. Il fait de Mout son Dieu personnel. Il en résulte la présence dans la chapelle de scènes originales et de textes sans équivalent à ce jour, qui ont été étudiés par plusieurs égyptologues renommés.

DÉcouverte de la tombe

La tombe fut découverte le 15 janvier 1959 par Muhammed Abdul-Qader, qui travaillait sur . Il avait besoin d'un endroit où jeter la grande quantité de déblais présents dans la cour et avait avisé un puits très profond situé à 200m de là. Mais il voulut d'abord être sûr que ce puits, comblé de sable sur une grande hauteur, ne donnait sur rien. Il le fit donc vider. Voici ce qu'il écrit :
"Le 15 janvier 1959, je commençai le travail, et le troisième jour nous atteignîmes le linteau d'entrée inscrit d'une tombe. Nous continuâmes le travail et bientôt nous trouvâmes l'entrée d'une nouvelle tombe, celle de Bakenamon. Après y être entrés, nous constatâmes qu'il s'agissait d'une tombe comportant plusieurs chambres, mais non terminée. Toutefois, à travers une brèche dans le mur droit du hall, nous fûmes capables de ramper dans une autre tombe, elle-même pleine de débris. A notre grande surprise, les murs en étaient décorés de nombreuses et intéressantes scènes qui étaient, dans l'ensemble, bien préservées.
Il s'agissait de la tombe de Samout, appelé Kyky, scribe responsable du décompte du bétail dans le domaine d'Amon.[…] une restauration était urgente, car le sel avait déjà détruit de nombreuses scènes."

Le Pr Wilson (Chicago University) ajoute :
"Le coin sud-ouest de la tombe était dans un état alarmant. Le sel avait envahi le mur, ce qui fait que sa surface pendait en plaques, et le rocher en dessous se délitait".
Plus tard, Jan Assman et Pascal Vernus se sont aussi intéressé à la tombe et ont proposé une traduction des deux longs textes et des deux stèles de la façade.
Une mauvaise restauration faite en 1960 a accéléré la détérioration des peintures ; en 1990, une nouvelle restauration par stabilise le monument.

Le personnage

Kyky ou Samout?
Dans la tombe les deux noms sont mélangés, avec tantôt l'un tantôt l'autre indiqué comme surnom. Il semble qu'ainsi il ait voulu intimement lier les deux. Une des inscriptions nous indique cependant que son nom de naissance était Samout, et que Kyky est le surnom qu'il a voulu se donner. Pour les personnes ayant des notions en écriture hiéroglyphique, la graphie du nom Kyky peut sembler étrange : il s'agit d'une répétition (sp sn) des trois premiers signes, ce qu'indique le // O

Samout était un notable de rang intermédiaire de la région thébaine, comme en témoignent les titres ci-dessous ; il ne semblait pas plus prédisposé qu'un autre à bénéficier d'une tombe décorée :

"Scribe"
"Chef comptable du bétail du domaine d'Amon"
ce qui correspond à une charge d'inspecteur du cheptel affecté au temple d'Amon de Karnak.
"Chef comptable de tous les dieux de Ouaset" (Thèbes)
"Chef comptable du bétail de Khonsou"
"Chef comptable du bétail de Montou"
"Chef comptable du bétail de Maât"
"Chef comptable du bétail de tous les dieux du sud et du nord"
(= la Haute et la Basse Égypte)
"Chef comptable du bétail de du temple d'Osiris et du temple de Khonsou et du temple de Mout"
"Chef comptable du bétail"

On lui connaît deux épouses qui avaient un rang différent :

Raiay porte non seulement le titre de nb.t pr (maîtresse de maison) mais aussi de snt.f nbt pr (sa sœur, la maîtresse de maison. Sœur a ici le sens d'épouse principale). Elle est de plus chanteuse d'Amon et chanteuse de Mout ().

Ta-semenet n'a que le titre de maîtresse de maison, indiquant - dans ce contexte - une épouse secondaire. Elle est aussi chanteuse de Mout.

D'autres personnes sont citées dans la tombe dont une sœur nommée Taouret-hetepti, ainsi qu'une femme nommée Toutouia et un homme, Meryra ; les deux derniers devaient avoir des liens très importants avec le défunt (ou sa femme) puisque leurs noms figurent sur deux des quatre statues de la tombe. D'autres familiers étaient représentés dans une scène de banquet très abîmé, mais leurs noms sont perdus.
Aucun enfant n'est mentionné ; pourtant, il semble bien que Samout en avait, mais qu'il n'ait n'ait pas voulu les associer à son devenir funéraire. Cette hypothèse étrange est néanmoins vraisemblable quand on lit les textes de donation de la chapelle. Ceci va absolument contre la coutume de l'époque, où la famille - et surtout le fils aîné - joue un rôle considérable dans la cérémonie des funérailles, censée garantir l'accès à l'autre monde. Samout, dans un acte de pure piété personnelle, préfère s'en remettre entièrement à celle qu'il a choisie, Mout.

Plan - dÉcoration

Le plan de la tombe est simple, et conforme aux usages de l'époque : une cour (partagée avec d'autres tombes) donne sur une façade décorée. Une petite entrée s'ouvre dans une chapelle en "T" renversé, avec deux ailes latérales dans la première salle. La seconde salle est perpendiculaire et aboutit à une niche contenant quatre statues. L'ouverture pour descendre dans le caveau se trouve dans cette salle.

Nous sommes à la XIXème Dynastie, sous le règne de Ramsès II dont le cartouche apparaît deux fois dans la tombe. À cette époque il n'y a plus la stricte correspondance entre une scène et sa position sur une paroi et on peut voir une scène commencer sur un mur et se poursuivre sur le mur perpendiculaire, ce qui peut parfois décontenancer. De plus un registre peut être séparé en deux scènes.

Ces modifications stylistiques vont de pair avec un changement fondamental dans la signification de la tombe. Les représentations de pratiques cultuelles cèdent la place à des scènes religieuses au sens strict, où l'au-delà et les dieux ont maintenant un rôle primordial.
Il en résulte un nouvel ordre de lecture : les scènes de funérailles (qui ont lieu ici-bas) se trouvent dans le ou les registres du bas tandis que les scènes faisant intervenir les dieux occupent le ou les registres supérieurs. Cette nouvelle disposition est très bien illustrée chez Samout.

La décoration de TT 409 est d'une belle qualité pour l'époque de Ramsès II, mais elle semble avoir souffert de deux handicaps : des moyens financiers restreints et une situation d'urgence.
Ainsi, la décoration n'est pas terminée, en particulier dans la seconde pièce où elle se réduit à des esquisses. Les causes peuvent en être diverses mais il semble bien que cette incomplétude soit due au décès de Samout.
Par contre, le manque de moyens peut expliquer pourquoi, alors que les artisans avaient - pour une fois !- la chance de bénéficier d'un support rocheux de bonne qualité, il n'y a quasiment pas de relief levé, beaucoup plus long et cher à réaliser.
La façade, et les fameux textes à la déesse Mout, ont néanmoins été gravés en creux, mais la gravure n'est pas très soignée.
Par contre, les peintures sont, dans l'ensemble, de bonne facture et ont souvent conservé des couleurs chatoyantes, malgré les agressions salines.

Avant-cour et facade

1) - La cour de la tombe de Samout

La cour, aujourd'hui située bien en dessous du niveau du gel () est commune à plusieurs autres monuments : Bakenamon TT 408; Amenemhab TT 25; Hori TT 28 et probablement à d'autres encore cachées sous les déblais au sud.
Cette cour a été tout d'abord dégagée de la falaise afin de pouvoir réaliser une façade. Par contre cette exigence va avoir pour conséquence une orientation axiale nord-sud de la tombe, qui aurait dû canoniquement être alignée est-ouest. Ceci sera compensé par la décoration intérieure qui sera disposée "comme si" l'orientation avait été conforme.

La cour proprement dite est de petite taille (non précisée dans le rapport de fouille) et entourée d'un mur en briques crues.

2) - La façade

()

Elle comporte une porte surmontée d'un linteau et encadrée par deux jambages latéraux. Au-dessus du linteau se trouve un mur de briques crues destiné à empêcher les éboulements devant l'entrée de la chapelle.
De chaque côté, la porte est flanquée de deux stèles.

a) - Le linteau

Il est symétriquement divisé en deux parties ().

Du côté gauche, nous trouvons tout d'abord Isis qui étend une main en signe de protection sur son frère et époux Osiris. Ce dernier est coiffé de la couronne Atef et porte en main le sceptre Heqa et le fouet Nekhakha. Devant le dieu se trouve une table d'offrandes. À sa gauche, Samout s'avance, les mains levées en adoration. Il porte un pagne long et une perruque. Il est suivi de son épouse Ta-semenet qui est vêtue d'une longue robe moulante et porte sur sa perruque un cône d'onguent et une tige de papyrus. Elle agite de sa main droite un sistre hathorique et de la gauche tient des tiges de papyrus.
Le texte d'accompagnement identifie les dieux : "Osiris, maître de l'éternité ; Isis la grande, dame du ciel". Le couple est accompagné du texte : "[…] qu'il puisse donner le doux souffle du nord, pour le Ka de l'Osiris, le comptable du bétail d'Amon, Samout, appelé Kyky, juste de voix. La dame de maison, Ta-semenet, juste de voix".

Du côté droit, c'est la déesse Maât qui est représentée faisant des deux mains le signe de protection sur Rê-Horahkty (= Horus-des-deux-horizons). La déesse porte sur la tête la plume qui la caractérise. Le dieu est anthropozoomorphe, avec un corps humain et la traditionnelle tête de faucon surmontée du disque solaire. Il tient dans sa main gauche un sceptre ouser, et dans la droite un signe de vie ankh. Séparé des divinités par une table d'offrande, nous retrouvons le couple de défunts. Cette fois Samout est représenté en prêtre, le crâne rasé, avec un pagne bouffant.
Le texte accompagnant les dieux les identifie : "Rê-Horakhty, le grand dieu ; Maât, la fille de Rê", et celui accompagnant le couple dit : "Puisse-t'il donner de le voir à l'aube dans sa course journalière, sans cesse. Pour le Ka de l'Osiris, scribe, comptable du bétail d'Amon, Samout, appelé Kyky [juste de voix]. Sa sœur, la maîtresse de maison, Raiay, juste de voix".

b) - Les jambages

Ils portent, en colonnes verticales, de classiques formules "htp di nesou" que l'on a coutume de traduire par "offrande invocatoire". Elle sont destinées "Au Ka de l'Osiris, le scribe royal, Comptable du bétail de tous les dieux, Samout, juste de voix"
Celle du jambage de gauche est adressée à Osiris, à Horus-vengeur-de-son-père, à Isis la Grande, et à Anubis.
À droite, la prière est adressée à Rê-Horakhty, à Maât, et à Thot.

c) - Les stèles

De chaque côté de la porte se trouvaient des stèles à sommet cintré dans un cadre rectangulaire. Ces stèles ont maintenant été retirées, et seuls persistent les cadres.

La stèle de droite

().

Elle mesure 1,30m de long et 2,16m de haut.
Le cintre comporte un grand soleil ailé central et deux yeux Oudjat.
En dessous, Kyky et Raiay sont debout, en adoration devant Osiris et Isis la Grande.
Le texte dédicatoire courait sur dix lignes horizontales. Il est maintenant perdu, ne persistant que sous forme de quelques mots isolés qui permettent cependant de savoir que la prière était destinée à Amon-Rê et Rê-Horakhty.

La stèle de gauche

Elle mesure 1,20m de long et 2,19m de haut.
Plus encore que sur son homologue, on constate ici que la gravure de la stèle est de mauvaise qualité, sans doute exécutée en hâte.

Le cintre est identique.
Le couple fait cette fois adoration et offrande à Rê-Horakhty et à Maât.
Le texte, également en dix lignes horizontales, est lui aussi abîmé, mais reste partiellement lisible ; il s'adresse à Amon et à Rê-Horakhty :
"Adorer Rê-Horakhty. [C'est] Rê quand il se lève dans le ciel, par le scribe et le comptable du bétail du temple d'Amon, Kyky, juste de voix.
Il dit : Salut à toi, apparu dans ta barque. Tu as illuminé le Double-Pays avec […] Tu te lèves (bis), tu brilles (bis) et tu es apparu comme le roi des dieux. Nout fait pour toi le geste-Nini avec ses bras. Ceux de Maou te reçoivent en paix. Les Deux Dames et la déesse Merty te rendent hommage. Elles louent la beauté de ta majesté. Geb et Nout te louent, leurs enfants se réjouissent pour toi. Les singes sont en adoration et les foules que tu as créées dansent pour toi. Tu traverses le ciel, le visage heureux.
Les Puissances de Pe et de Nekhen sont ta protection. Tu parcours le ciel en joie, et le lac des Deux-couteaux devient calme. Apophis est tombé sous son (sic!) massacre; ton couteau a tranché son cou. C'est le serpent-Nik qui [a saisi]. Les dieux se réjouissent.
Puisses-tu faire que je sois parmi les favorisés.
[…] pour le Ka de […] d'Amon, Scribe des offrandes divines […] ".

Le corridor d'entrÉe

Il mesure 2,67m de haut et 1,94m de large.
Nous avons déjà examiné sa partie extérieure, la façade. Il nous reste à découvrir les deux parois constituées par l'épaisseur du passage d'entrée.
La facture artistique est ici de haute qualité : les images de Kyky sont soigneusement réalisées en relief levé et peint, tandis que les inscriptions sont en relief dans le creux.
Nous allons trouver deux représentations de Kyky, l'une entrant, l'autre sortant de la tombe, adorant respectivement Osiris et Rê-Horakhty, ce qui correspond au canon ramesside.

1) - La paroi de gauche

Elle mesure 0,81m de longueur pour 2,16m de hauteur.

Kyky occupe les 2/3 de la hauteur de la paroi (). Il est debout, en adoration vers la lumière extérieure (qui permet de ne pas représenter le dieu solaire). Coiffé d'une perruque courte, il a au menton la petite barbe droite des vivants. Il porte un pagne à ample devanteau, une grande robe plissée, des bracelets et un grand collier. Son visage, très finement réalisé donne une impression d'assurance et de force intérieure.
Devant lui court un long texte en neuf colonnes verticales :
"Adorer Rê-Horakhty lorsqu'il se lève dans l'horizon oriental du ciel, par l'Osiris […] grandement apprécié par son dieu, le scribe, le comptable du bétail dans le temple d'Amon, Samout, juste de voix, appelé Kyky, juste de voix.
Il dit : Salut à toi […] Rê-Atoum, Horus qui traverse le ciel, le grand faucon qui réjouit sa suite, beau de visage dans la grande couronne à double plume. Puisses-tu me permettre de te voir à l'aube, dans ta course quotidienne.
Pour le Ka de l'Osiris, le scribe, le comptable du bétail du temple d'Amon, Kyky, juste de voix."

Au niveau du registre inférieur se trouve un harpiste isolé qui, tourné vers la droite, déclame une chanson de bienvenue dans leur demeure d'éternité à Kyky et à sa femme Raiay. Cette représentation du harpiste existe depuis la XVIIIe Dynastie, mais jusqu'à l'époque ramesside, il était représenté à l'intérieur de la tombe, souvent associé à une scène de banquet.
Le couple est assis en face de lui, séparé par trois colonnes de texte, et le regarde. Tous deux ont la main droite repliée sur la poitrine, tenant un sceptre Sekhem (Kyky) ou une tige de lotus (Raiay), la main gauche tendue devant eux, et les pieds sur de petits escabeaux.

2) - La paroi de droite

Elle mesure 0,83m de longueur pour 2,16m de hauteur.
Elle ne comporte qu'un seul registre, dominé par la haute figure de Kyky, presque symétrique à la représentation opposé dans son attitude, mais en différant par la robe et l'absence de perruque.
Un texte en dix colonnes nous renseigne sur le dieu ainsi révéré, Osiris, qui n'est pas représenté :
"Adorer Osiris. Faire des louanges. Flairer la terre pour Ounnefer (= Osiris régénéré, de nouveau complet) . Flairer la terre pour le seigneur de la Terre Sacrée (= la nécropole) . Chanter les louanges de celui qui est sur le sable (= Osiris), par l'Osiris, le scribe en chef, le comptable du bétail du sud et du nord (= l'Égypte entière) Samout, appelé Kyky, juste de voix.
Il dit : Salut à toi Osiris-Sokar, comme le Seigneur du Tout à son apparition ; comme tu vis ! comme tu es endurant et jeune ! Ton père Rê se réjouit de ta beauté. C'est ta mère qui a créé ton corps, Nout qui a mis au monde les dieux et t'a façonné comme le grand dans l'autel des dieux. La couronne blanche a été placée sur ta tête. Le trône de Geb lui a été donné. Il est ton père, qui a découvert ta beauté. Puisses-tu permettre à celui qui est dans la nécropole d'entrer et sortir.
Pour le Ka de l'Osiris, le scribe, le comptable du bétail d'Amon, Kyky, juste de voix."

Les plafonds

Dès que l'on pénètre dans la salle, on est frappé par la beauté et la diversité des plafonds, qui sont très bien préservés. Ils ne sont peints que dans la première salle et dans l'entrée.
À l'époque ramesside, les peintres se sont débarrassés des représentations simples qui figuraient le tissu couvrant un abri de bateau pour des motifs plus complexes, certainement inspirés par ceux qui décoraient l'intérieur des maisons "chic" de l'époque.

1) - Plafond dans l'entrée

Il est composé de deux caissons enserrés dans une frise rectangulaire, laquelle est doublée sur sa partie externe par cinq traits d'encadrement alternativement blancs et colorés.
Chaque caisson est décoré d'un motif répétitif composé d'une figure quadrifoliée, noire, avec un coeur jaune. Le motif ainsi délimité est rouge centré par un cercle blanc (peut-être travaillé, mais c'est difficile à dire).
Une mince bande jaune sépare les deux caissons. Elle porte en hiéroglyphes bleus le texte :
"Osiris Ounnefer. Puisse-t'il donner d'entrer et sortir de la nécropole. Pour le Ka du scribe royal du temple d'Amon, Samout".

2) - Plafonds dans la salle I

Dans cette salle principale, le plafond peut être divisé en trois grandes sections. La première est celle dans l'axe de l'entrée, les deux autres sont celles des pièces latérales. Entre les deux, une simple bande blanche, avec un dessin schématisé d'une vigne.

a) - Dans l'axe de l'entrée

()

Il s'agit cette fois d'une disposition en quatre caissons, séparés et encadrés par six bandes jaunes sur lesquelles on a rédigé des textes en hiéroglyphes bleus. Les caissons se répondent deux à deux en diagonale. Chaque caisson est entouré d'une épaisse bande blanche traversée en son milieu par une bande rouge plus petite. L'ensemble est séparé des motifs des plafonds des ailes latérales par une large bande blanche dans laquelle court un motif de vigne.

Deux types de motifs sont retrouvés

- sur un fond jaune-beige (où l'on reconnaît encore la mise au carreau), des colonnes de cercles : vert - rouge - noir, avec un petit motif de points blancs entre le vert et le rouge ; et rouge - bleu pâle - vert, divisé par deux diamètres verts perpendiculaires. Chaque quart de cercle est centré d'un point vert.
- un motif très élaboré et complexe, dont un équivalent existe dans la tombe TT 50 du Père Divin Neferhotep. Des bandes horizontales rouge bleue et jaune sont entrecoupées de composition florales avec une élégante alternances de fleurs de lotus bleu ouvertes, de fleurs rouges et bleu foncé.

Les textes

()

Ceux des trois colonnes principales sont tous trois de type "hotep-di-nesou" (offrande invocatoire que donne le roi et telle ou telle divinité)

colonne de gauche : "Offrande invocatoire que donne le roi, Amon-Rê, seigneur des trônes des Deux Terres en face de Karnak, seigneur du ciel, souverain de Thèbes. Puisse-t'il donner une offrande (constituée de) pain, bière, bétail, gibier, libation et encensement et toutes bonnes choses pures pour le Ka de l'Osiris, le scribe, chef comptable du bétail de tous les dieux du sud et du nord, Kyky, juste de voix".

colonne du milieu : "Offrande invocatoire que donne le roi, Osiris-Khentyimentyou. Puisse-t'il donner de sortir et d'entrer dans la nécropole (et aussi) Anubis, maître de la Terre Sacrée, le Grand Dieu, Dieu du ciel, et tous les Dieux de l'ouest, et Ptah-Sokar dans sa chapelle-Shetyt. Puissent-t-ils donner pain, encens, vin, lait, et un doux souffle pour l'Osiris, scribe royal, grand chef comptable du bétail d'Amon, Kyky".

colonne de droite : "Offrande invocatoire que donne le roi et Mout, dame de l'Isherou, maîtresse de tous les Dieux. Puisse-t-elle virer le bénéfice des offrandes de ces seigneurs de l'éternité au profit du Ka de l'Osiris, apprécié de son seigneur. Le scribe, comptable du bétail, Kyky, juste de voix". Il faut bien ici comprendre "virement" au sens bancaire du terme : les offrandes sont présentées par le roi aux dieux pour Kyky, et il appartient à ceux-ci de les lui restituer.

b) - Les plafonds des ailes droite et gauche.

Ils sont basés eux aussi sur un système à quatre caissons. Les motifs sont contenus dans des lignes de mise au carré, et comportent, sur un fond blanc, jaune ou bleu, des motifs géométriques, des motifs foliacés, des représentations de grappes de raisin et de feuilles de vigne ().
Les caissons sont, ici encore, séparés par des bandes jaunes portant des inscriptions.
Les textes sont des formules de prière semblables à celles déjà vues ( et ).