La tombe de Sarenpout I, qui se trouve sur la colline de Qubbet el-Hawa, à Assouan, est une des plus grandes et des plus belles tombes du Moyen Empire (~2055 - 1650 avant J.-C.) et marque l'apogée de l'architecture funéraire d'Assouan.
Sarenpout est un (gouverneur) qui dirige le nome de Ta-Séti à l'époque de Sésostris I (ou Senouseret I, ±1956-1911 avant J.-C.). Il se trouve donc loin de la Résidence royale de Memphis et jouit d'une autonomie et de revenus qui lui permettent de se considérer comme un petit souverain

"L'inscription biographique"

La grande inscription que Sarenpout a laissée dans sa tombe en deux exemplaires montre bien comment se considérait ce puissant personnage.

"J'ai construit ma tombe comme ma gratification du roi Kheper-Ka-Rê (Senousret I).
Sa Majesté m'a fait grand dans le pays. J'ai renversé des règles très anciennes, et il se produisit que j'atteignis le ciel en un instant.
"J'ai engagé des artisans pour travailler à ma tombe et Sa Majesté m'en félicita beaucoup et très souvent en présence des courtisans et de la Reine.
"La tombe fut équipée du mobilier du palais, décorée de toutes sortes d'accessoires et remplie d'éléments décoratifs et pourvue d'offrandes. Rien de nécessaire ne pouvait m'y manquer, c'était à la maison du trésor que tout cela fut réclamé pour moi. Sa Majesté veillait à ce que je puisse me faire une belle vie. J'étais plein de joie d'être parvenu à atteindre le ciel, ma tête touchait le firmament, je frôlais les étoiles. J'avais l'air d'une étoile. Je dansais comme les planètes, ma ville était en fête et mes troupes jubilaient.
Les Dieux d'Éléphantine ont rallongé pour moi la durée de règne de Sa Majesté comme roi, ils ont fait naître Sa Majesté de nouveau pour moi, afin qu'elle puisse répéter pour moi des millions de fêtes Sed, ils lui ont accordé l'éternité en tant que roi pour qu'elle s'installe sur le trône d'Horus, tout comme je le lui souhaitais."

Sarenpout n'hésite pas à s'attribuer une destinée stellaire, et à affirmer que, grâce à ses souhaits, le roi pourra se régénérer éternellement et pourra lui faire partager le même destin. Malgré ses rodomontades, le fier nomarque se considère sans aucun doute comme un serviteur loyal du souverain. Ainsi, à l'époque de Sésotris I, l'autorité royale, qui s'était effondrée pendant la Première Période Intermédiaire, a été restaurée à Éléphantine comme dans tout le royaume.

En 2016, la chaussée reliant la tombe au Nil a été retrouvée. Avec ses 133 m, c'est la plus longue du genre. Les blocs gravés qui la délimitent sont en grès bleu, une roche qui ne se trouve que près de Kom Ombo et qui a servi à la construction du temple de Satet à Éléphantine ainsi que dans celle du . Le décor qui a le mieux survécu montre des hommes amenant un bœuf gras au nomarque ().
La décoration de la chaussée était en cours dès l'an 10 du règne de Sésostris I et elle a été en service pendant presque 600 ans.

On accède à la tombe par un escalier monumental qui fait partie intégrante du complexe funéraire. À la différence de ceux de par exemple, il n'est pas perpendiculaire au plan de la falaise, mais forme un angle de 85°.

De la porte-portique qui permettait l'accès à l'avant-cour, il persiste deux jambages latéraux en calcaire fin (pierre rare dans cette région, probablement venue de loin) comportant chacun une représentation de Sarenpout avec ses instruments de pouvoir, sceptre Sekhem et bâton de commandement.

L'avant-cour est taillée directement dans la pente rocheuse. Elle comporte une série de six piliers décorés que surmontaient des architraves et qui soutenaient un toit aujourd'hui disparu. L'ensemble rappelle un vestibule de temple.
La façade de la tombe comporte des inscriptions hiéroglyphiques, qui se trouvent essentiellement autour de la porte, qu'elles encadrent. Latéralement on trouve des représentations plus figuratives.
Autour de la porte, des représentations de Sarenpout sous forme de statue, plus grand que nature, comme sur les pylônes d'un temple.
La première pièce à quatre piliers était largement décorée de fresques et de hiéroglyphes peints en couleur, mais tout cela est très détérioré.