Kampp -390- une nouvelle tombe à LouxorKampp -390- a new tomb in Luxor

Photos: Egyptian antiquities ministry

Finalement, la découverte sensationnelle qui nous avait été promise le mois dernier se révèle modeste, mais elle est importante pour essayer de faire revivre l'industrie du tourisme qui en a bien besoin.
Le ministre des antiquités a annoncé la "découverte d'une tombe du Nouvel Empire" à Louxor, dans la nécropole des nobles, à Dra Abou el-Naga. La tombe est en réalité connue depuis la fin du siècle dernier et répertoriée sous le numéro Kampp -390-, mais n'avait pas été ouverte. Elle appartient à un Amenemhat, orfèvre d'Amon. L'entrée de la chapelle se situe dans la cour d'une tombe du Moyen Empire (Kampp -150-). On pénètre dans une pièce carrée comportant une niche dans le mur du fond. Comme le montre la seule photo connue de la pièce (), une fraction du décor a survécu. Les peintures sont décrites comme de grande qualité par les fouilleurs, qui ajoutent que cela traduit la vraisemblable proximité d'Amenemhat avec le souverain régnant. Dans la niche se trouve une dyade représentant le défunt et son épouse Amenhotep (nom qui peut s'appliquer indifféremment aux deux sexes) ; entre leurs jambes se trouve la petite représentation d'un de leurs fils. Dans les inscriptions, un dénommé Mehi est aussi cité.
À la chapelle sont annexés deux puits funéraires. Celui de droite fait 7 m de profondeur : il était probablement destiné au couple défunt. Il débouche dans une chambre funéraire contenant des fragments de momies et de sarcophages ainsi que des . Le puits de droite mène à une autre salle avec des momies des XXIe et XXIIe dynasties.
D'autres puits, datant probablement du Moyen Empire, se trouvent dans la cour. Une des salles funéraires contenait deux sarcophages, l'un avec la momie d'une femme de la cinquantaine, l'autre avec deux momies d'enfants.
Outre des ouchebtis, cinquante cônes funéraires ont été retrouvés, dont quarante appartiennent à quatre personnages dont les tombes n'ont pas encore été trouvées.


The discovery is a relatively modest one, but in a country that has been trying to revive its tourism industry, which has been decimated by political strife and terrorist attacks after the 2011 uprising, officials announced the find with fanfare.
Minister of Antiquities announces the "discovery of a New Kingdom tomb" on the site of Dra Abu el-Naga (Luxor), that belongs to God Amun's Goldsmith, Amenemhat. Actually the tomb was already known since the end of the past century and numbered as Kampp -390-. The entrance to the tomb is located in the courtyard of a Middle Kingdom tomb (Kampp -150-). The entrance leads to a square chamber with a niche at its end, housing a partly damaged sandstone statue depicting the tomb owner and his wife; between their legs stands, in a smaller scale, a figure of one of their sons.
The tomb has two burial shafts. The first one, seven metres deep, is located to the right of the chamber and has probably been dug to bury the mummies of the deceased and his wife. It contained mummies, sarcophagi and funerary masks carved in wood along with a collection of of the tomb's owner and his wife. The second shaft was uncovered to the left and contained a collection of 21st and 22nd dynasty sarcophagi.
In the courtyard, the mission stumbled upon a group of burial shafts which probably date to the Middle Kingdom. In one of them, the mission found the burial of a woman and her two children.
The tomb owner is one Amenemhat, a goldsmith; a son and wife (Lady of the House) named Amenhotep (a name that could be used in both sexes) are mentioned in the inscriptions as well as man called Mehi, who could be a relative. The artwork is obviously that of a master painter (), indicating that the tomb owner must have been a favourite of the Pharaoh.
The mission has also unearthed a collection of 50 funerary cones, 40 of which are evidence of the presence of other tombs belonging to four officials. The exact location of the latter has not been found yet.

Un cercueil ptolémaïque exceptionnel entre au METThe Met Acquires a rare Ptolemaic Gilded Coffin

Photos: The Metropolitan Museum of Art, New York

Le Metropolitan Museum of Art de New York vient de faire l'acquisition d'un cercueil en cartonnage doré datant du 1er siècle avant notre ère, décrit par le conservateur comme inhabituel, beau et extrêmement rare. Le cercueil momiforme date de la fin de la période ptolémaïque ; il porte le nom de Nedjemankh, un prêtre de haut rang du dieu bélier Herychef d'Hérakléopolis. Sa surface dorée est couverte de scènes et d'inscriptions destinées à protéger le défunt dans son difficile périple dans l'au-delà. L'intérieur est également décoré et comporte une particularité exceptionnelle : de fines feuilles d'argent protègent le visage du défunt. On sait que l'or et l'argent ont une grande valeur symbolique et qu'ils représentent également les yeux d'Herychef (au service duquel Nedjemankh officiait). Une longue inscription sur le couvercle du cercueil relie explicitement l'or avec la chair des dieux, le soleil et la renaissance ; une telle mention est tout à fait exceptionnelle.

The Metropolitan Museum of Art has acquired an ancient Egyptian gilded cartonnage coffin from the first century B.C., described as unusual, beautiful and extremely rare. Dating to the late Ptolemaic period, the mummiform coffin was inscribed for the high-ranking priest Nedjemankh, who was part of the cult of the ram-god Heryshef of Herakleopolis. Its gold-sheathed surface portrays scenes and texts in thick gesso relief that served to protect the deceased as he ventured into the afterlife. Its interior, too, is decorated, featuring a unique detail: thin sheets of silver foil intended to protect the priest's face. Besides serving as protection, the precious metals would have represented the eyes of the deity Heryshef (whom Nedjemankh served), according to the museum. The long inscription on the coffin's lid also explicitly ties gold to the flesh of the gods, the sun, as well as the reincarnation of the deceased. Gold and silver generally carried such symbolism for the ancient Egyptian, but to see this association laid out in an inscription is a rare, possibly unique, occurence.

Une fatwa autorisant les fouilles illégales suscite la colère des autoritésFatwa allowing illegal antiquities excavation triggers ire in Egypt

Une haute autorité de l'Islam, un certain cheikh Abdel Hamid el-Atrash, n'a rien trouvé de mieux que d'éditer un décret stipulant que tout citoyen qui trouve sur sa propriété de l'or ou des trésors a le droit de le garder - sous réserve de ne pas oublier de faire l'aumône. De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer cet édit, arguant que c'est la porte ouverte aux fouilles illégales et au trafic d'antiquités, qui font tant de mal au pays. De plus, depuis 1983 la loi égyptienne interdit les fouilles clandestines et les peines pour les contrevenants viennent justement d'être considérablement renforcées il y a peu. Outre les protestations de religieux modérés, l'ancien ministre Zahi Hawass est lui aussi monté au créneau, déclarant en substance que le cheikh devait subir un examen psychiatrique...

A recent religious edict allowing ordinary Egyptian citizens to illegally excavate and keep antiquities and treasures from their own land has triggered an uproar from the country's government officials and moderate religious scholars. Abdel Hamid el-Atrash — former head of the Edicts Committee at Egypt's top Islamic body, Dar al-Ifta — said that it is the right of any individual who finds gold or treasure on his or her own land to keep it, provided they offer part of the value to charity. Moderate scholars have strongly criticised the scholar's opinion, saying that such a religious edict paves the way for individuals to illegally search for treasure and antiquities on their own land, overtaking the government's role of excavating artifacts. Amna Noseir, professor of Islamic Studies at Al-Azhar University, said that such edicts give ordinary citizens a religious pretext to illegally excavate for antiquities, which are a national wealth. Former Minister of Antiquities Zahi Hawass said: "The man who issued such an edict has to undergo mental checks because his statements are totally against logic".
Many archaeologists and experts have called on the government to toughen penalties against unauthorised searches for antiquities because they have become widespread in the past years. In May this year, Egypt's Cabinet approved some amendments to the law, raising the maximum sentence for illegal trade in antiquities from seven years to life imprisonment.

Une stèle funéraire égyptienne volée au musée archéologique de la Méditerranée de MarseilleAn Egyptian funerary stele stolen from the Archaeological Museum of the Mediterranean of Marseille

L'affaire est restée discrète. Le week-end du 9 et 10 septembre dernier,en plein jour, une stèle funéraire des collections égyptiennes du musée d'archéologie méditerranéenne a été dérobée. Ce week-end-là, le musée accueillait la toute nouvelle exposition consacrée au voyage dans le Pacifique de Jack London. Pour mémoire, les cinq salles du musée (non vidéo surveillées), abritent la deuxième collection égyptienne de France après celle du Louvre. Au moment des faits, quatre salles étaient fermées faute de personnel. Une seule surveillante s'occupait de la salle égyptienne ouverte, obscure et longue de 50 mètres, où se concentrent les plus belles pièces de la collection Clot-Bey, ce médecin marseillais passionné d'égyptologie.
Parmi les les objets les plus précieux de la collection, on trouve les quatre stèles orientées selon les points cardinaux provenant de la tombe du général Kasa (). Cet ensemble est unique au monde, et il semble malheureusement que ce soit l'une d'entre elles qui a été volée. La police reste discrète "pour les besoins de l'enquête", mais s'il se confirme qu'il s'agit d'une de ces quatre stèles, la perte serait irréparable.

On the weekend of September 9 and 10, a funeral stela from the Egyptian collections of the Museum of Mediterranean Archeology in Marseille was stolen. The museum rooms house the second Egyptian collection in France; it includes several steles and in particular the four steles oriented according to the cardinal points, coming from the tomb of General Kasa (). This set is unique in the world, and if it is one of these four that is stolen (not yet confirmed!), then this is an irreparable loss..

Publication

Claude Carrier poursuit la publication de papyrus anciens aux éditions PAM. Il s'agit cette fois du Papyrus Reinisch : "Le papyrus du Livre des morts de l'Égypte ancienne de Sésostris".
Ce Livre des Morts est écrit en hiéroglyphes cursifs et le texte des chapitres est disposé en colonnes qui se lisent en rétrograde de la gauche vers la droite. Provenant de la région thébaine, ce papyrus est daté des règnes de Thoutmosis IIl/Amenhotep II (c. 1460-1400 av. J.-C.). La hauteur des feuilles est de 31 cm env. pour une longueur (estimée sur la publication grâce aux échelles qui y sont indiquées) de 5,9 m env.

La résurrection de MemphisMemphis redeveloped

Jusqu'à présent, les visiteurs du site de l'ancienne Memphis n'avaient pas de choix autres que la statue colossale de Ramsès II à Mit Rahineh (). Grâce à une aide américaine, et après deux ans de travail, un circuit pédestre englobant huit sites vient d'être inauguré. Il comprend une chapelle dédiée à Ramsès II, une autre à son père Séthy I, la maison de l'Apis, le grand temple de Ptah, deux temples dédiés aux déesses Hathor et Sekhmet et des tombes de grands prêtres. Mark Lehner, directeur de l'American Educational Research Association (AERA) reconnaît qu'il est difficile de se faire une idée de la cité vivante et bruyante de l'antiquité, dont seul un instantané datant essentiellement du Nouvel Empire est ainsi exposé, ajoutant que bien plus encore restait à découvrir.
Le projet a permis la formation sur le terrain d'inspecteurs du ministère des antiquités et a impliqué la population locale, pour qui des retombées économiques sont espérées, ainsi qu'un plus grand respect des sites archéologiques.

Many tourists already visit the colossal limestone statue of Ramses II at Mit Rahineh (ancient Memphis) (), but fewer visit the surrounding eight sites where archaeologists have excavated important parts of the ancient city. Thanks to USAID, on September 23, the Ancient Memphis Walking Circuit in Mit Rahina was completed after two years of work. The walking circuit connects eight archaeological sites in the center of Egypt's first capital city of the Pharaonic period: a shrine of the Pharaoh Ramses II, a chapel to his father Seti I, the Apis House, the Great Temple of Ptah, two temples of the goddesses Hathor and Sekhmet and a series of tombs of high priests. The overall effect of the redevelopment has been to make the ancient site much friendlier to visitors. Mark Lehner, director of the American Educational Research Association (AERA) which contributed to the project, told Al-Ahram Weekly that it could be hard to imagine what Memphis would have looked like in the past. What could be seen today is just a snapshot of a once-bustling ancient city dating mostly to the New Kingdom, and much more is waiting to be discovered.
The project had established a field school to train Ministry of Antiquities inspectors and related professionals in cultural-heritage management and outreach. The aim of the project is also to work in partnership with the local population in helping to protect excavated sites, reduce incursions, and stop their use as rubbish dumps. Locally-run businesses will benefit from the increase in tourism resulting from the improvements.

Avec le jeu vidéo "Assassin's Creed Origins", Ubisoft invite à l'égyptologieAssassin's Creed Origins to Include Educational Discovery Tour Mode

Destiné aux publics scolaires et aux réfractaires aux jeux d'action, "Discovery Tour Assassin's Creed Ancient Egypt" permettra d'explorer l'Égypte antique, au début de l'année prochaine. Pour ce projet, en développement depuis un an et demi, Ubisoft s'est entouré de consultantes spécialistes en égyptologie, en l'occurrence Evelyne Ferron, enseignante à l'université de Sherbrooke, et Perrine Poiron, doctorante à la Sorbonne.
En partenariat avec Google, Ubisoft a, par ailleurs, annoncé The Hiéroglyphes Initiative, une plate-forme d'apprentissage-machine dédiée aux égyptologues. L'idée est de permettre aux égyptologues de progresser plus vite sur la traduction des textes hiéroglyphiques, un domaine où quasiment aucun progrès n'a été fait depuis deux siècles (on doit tout de même rappeler le projet Véga). Cet outil permettra au final d'identifier individuellement les hiéroglyphes dont le sens nous est déjà connu. L'une des étapes clés de ce projet est la collecte de matière première à savoir images de hiéroglyphes datant du Moyen Empire dans leur forme originale et d'échantillons des milliers de hiéroglyphes qui ont déjà été identifiés et traduits par des experts. Par conséquent, Ubisoft en appelle aux chercheurs et historiens pouvant apporter leur contribution afin de collecter autant de données que possible et de créer ainsi le traducteur de hiéroglyphes le plus performant.

Assassin's Creed publishers Ubisoft are planning a new mode to let players learn the history of Egypt. Usually users run around ancient cities doing battle with a secret organisation called the Templar Order. That will still be the case in the next title in the series, but you'll also be able to treat the game as a playable museum from 2018. For the first time ever you'll be able to explore without being constrained by combat or the storyline. In order to make the games feel authentic, developers spent months researching the setting and events of the time. The new mode will come in the form of an update in 2018. Now they say they want to do more with that research.