Egypt's iconic antiquities chief fired
Zahi Hawass n'est plus ministre des antiquités, et n'occupe plus aucun poste officiel. Du moins théoriquement.
Il a fait partie de la véritable purge opérée par les militaires dans le gouvernement égyptien. Jusque là, c'est simple, mais la suite est abracadabrantesque.
Un nouveau ministre, Abdel Fattah El-Banna, est nommé mais immédiatement démis suite à la pression des archéologues et du SCA.
Surgit alors un problème imprévu : au regard de la loi égyptienne, les antiquités restent sous la dépendance du ministère du tourisme. De ce fait, le ministère des antiquités nouvellement créé n'a aucune autorité et toutes les décisions prises jusqu'à ce jour par son détenteur, Zahi Hawass, sont nulles et non avenues (voir youm7)...
L'imbroglio ne s'arrête pas là, car le Service des Antiquités reste rattaché au ministère du tourisme, qui garde son autorité sur lui. Son directeur, Mohammed Abd el-Maksoud, a déclaré que les antiquités n'ont pas besoin d'un ministère (sous entendu, le système du SCA qu'il dirige fonctionne très bien). Mais des divergences sont apparues entre les archéologues et le personnel du Service (voir almasryalyoum).
Pour y voir clair, il faudrait que la loi soit amendée. Problème : elle ne peut l'être que par la chambre basse du parlement ... qui a été dissoute après la révolution.
Dans cette confusion, Zahi Hawass a fait savoir qu'il restait encore quelques jours en fonction pour assurer la transition avec son (éventuel) successeur avant de retourner à "son travail d'archéologue et d'écrivain, loin des politiques".
Un article en Français par Hicham Hamza sur oumma.com, "Zahi Hawass, le secret du Sphinx et la malédiction du pharaon Moubarak" fait le point de la situation (mais pas des problèmes juridiques).
De toute évidence, les choses vont encore évoluer. Mais il semble bien que, cette fois, le Dr Hawass, surnommé "le Moubarak des antiquités", soit vraiment hors du circuit. C'est une bonne nouvelle. Il reste à espérer que son successeur aura l'autorité suffisante pour faire appliquer les mesures de protection des antiquités.
Zahi Hawass is no longer minister of antiquities, and doesn't occupy any official position. At least in theory.
He was part of the real purge operated by the soldiers in the Egyptian government. To them, it is simple, but the continuation is preposterous.
A new minister, Abdel Fattah El-Banna, is named but immediately removed following the pressure of the archaeologists and the SCA.
An unforeseen problem then appears: in the eyes of the Egyptian law, the antiquities remain under the dependence of the ministry of the tourism. Therefore, the recently created ministry of antiquities has no authority and all the decisions taken until this day by its holder, Zahi Hawass, is invalid (see the link to youm7, below).
The extremely confused, complicated, and embarrassing situation doesn't stop there, because the Service of the Antiques remains connected to the ministry of tourism, which keeps its authority over it. Its director, Mohammed Abd el-Maksoud, declared that antiquities don't need a ministry (it is understood that the system of the SCA, which he controls, functions very well). But some divergences appeared between the archaeologists and the staff of the Service (see almasryalyoum, below).
For clarity, it would be necessary that the law be amended. Problem: it can only be done by the lower chamber of the parliament, which was dissolved after the revolution. In this confusion, Zahi Hawass let it be known that he still stayed, for a few days, in his function to insure the transition of his possible successor before returning to "his work of archaeologist and writer, far from the politics".
An article in French by Hicham Hamza (on oumma.com, below), "Zahi Hawass, the secret of the Sphinx and the malediction of Pharaoh Moubarak" reviews the situation (but not of the legal problems).
Apparently, things are going to evolve again. But it seems that, this time, Dr Hawass, nicknamed "the Moubarak (an Egyptian statesman who became president in 1981) of the antiquities", is really outside of the circuit. It is a good piece of news. It remains to hope that his successor will have the sufficient authority to apply the protective measures of the antiquities.
Two new monuments uncovered at Karnak Temple
Le Centre Franco Égyptien d'Étude des monuments de Karnak (CFEETK), dirigé par Christophe Thiers, vient de faire connaître d'intéressantes nouvelles découvertes dans l'enceinte du temple de Karnak.
Il s'agit d'abord du mur d'enceinte ptolémaïque du petit temple de Ptah ( vue). Des blocs appartenant au temple ont aussi été trouvés.
Une autre découverte a été faite lors de ces travaux : une "porte" en pierre montrant un roi de la XXVe dynastie nubienne, Chabaka (712 - 698 av. J.-C.) en train d'offrir la Maat à Amon-Rê (image ci-contre).
The French Egyptian Centre of Study of survey of the monuments of Karnak (CFEETK), controlled by Christophe Thiers, has just made known some interesting news, discovered within the temple of Karnak.
It is firstly about the Ptolemaic surrounding wall of the small temple of Ptah (see view). Blocks belonging to the temple have also been found. Another discovery has been made at the time of these works: a stone "door" showing a king of the 25th Dynasty, Nubian, Chabaka (712-698 BC) offering Ma'at to Amon-Re (see image opposite).
La chimie de la beauté dans l'Egypte ancienne
Avec les fards à paupière, l'Egypte ancienne avait réussi à combiner ophtalmologie et maquillage. C'est l'un des enseignements du colloque Médecine et chimie dans l'Antiquité, organisé au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF). Le C2RMF a réalisé des analyses physico-chimiques sur les résidus trouvés dans les flacons conservés au Louvre. Celles-ci ont mis en évidence quatre composés chimiques principaux, tous à base de plomb : la galène, la cérusite, la laurionite et la phosgénite, qui permettent, selon leurs dosages respectifs, d'obtenir toute la gamme des gris, du blanc pur (cérusite pur) au noir (galène). Vu les dangers du plomb, l’usage de tels fards peut surprendre aujourd’hui mais des études toxicologiques ont montré qu’aucune corrélation ne pouvait être établie entre l’usage de khôl et le taux de plomb dans le sang, s’il n’y a pas d’ingestion accidentelle.
La preuve de la synthèse de la laurionite et de la phosgénite montre que la chimie des solutions était également employée dès 2000 avant J.-C. pour la fabrication de matériaux entrant dans la composition des cosmétiques.
With eye shadow, ancient Egypt had succeeded in combining ophthalmology and makeup. This is one of the lessons of Medicine and Chemistry colloquium in ancient times, held at the Centre for Research and Restoration of Museums of France (C2RMF). The C2RMF has made physical and chemical analysis of residues found in bottles in the Louvre. These have highlighted four main chemical compounds, all lead-based: galena, cerussite, the laurionite and phosgenite, which allow, depending on their respective strengths, to get the full range of grey, pure white (cerussite pure) to black (galena). Given the dangers of lead, the use of such cosmetics may seem surprising today, but toxicology studies showed no correlation could be established between the use of kohl and lead levels in the blood, if they are not accidentally ingested.
The proof of the synthesis of laurionite and phosgenite shows that the chemistry of the solutions was also used since 2000 BC, for the manufacture of materials used in cosmetics.
Earliest Image of Egyptian Ruler Wearing “White Crown” of Royalty Brought to Light
/ Source :
EEF
La première représentation connue d'un dirigeant égyptien portant la Couronne Blanche vient d'être publiée par une équipe internationale regroupant des égyptologues de l'université de Yale, de Bologne et de la province de Limbourg. Gravée aux environs de 3200 av. J.-C. (à la période prédynastique qu'on appelle dynastie "0"), cette représentation -qui préfigure ce qu'on retrouvera sur la palette de Narmer- a été retrouvée sur le site de Nag el-Hamdulab, au nord d'Assouan. Il s'agit d'une redécouverte, puisque le grand archéologue égyptien Labib Habachi avait photographié la scène il y a des décennies, sans jamais la publier.
Heureusement qu'il a pris cette image, car depuis sa visite, cette scène si importante a été vandalisée. Cette scène fait partie d'un ensemble que les chercheurs vont maintenant étudier ( voir paroi).
The earliest known image of an Egyptian ruler wearing the “White Crown” associated with Egyptian dynastic power has been brought to light by an international team of archaeologists led by Egyptologists from Yale University, which also included Egyptologists from the University of Bologna, Italy and the Provinciale Hogeschool of Limburg, Belgium.
Carved around 3200 BC, this unique record of a royal celebration at the dawn of the Egyptian dynastic period was found at a site discovered almost a half-century ago by Egyptologist Labib Habachi at Nag el-Hamdulab, on the West Bank of the Nile to the north of Aswan.
The site had been partially damaged in recent years, and the team relied on Habachi’s photos (see left) and cutting-edge digital methodology to reconstruct and analyse the images and hieroglyphic text inscribed in several areas within the larger site (see wall) .
Décès de Bob Partridge - Sad news about Bob Partridge
Un message publié sur EEF annonce la mort de Robert (Bob) Partridge :
"Bob est décédé tranquillement à son domicile, entouré de sa famille, le dimanche 10 juillet après avoir perdu son combat contre le cancer"
. Auteur, conférencier et surtout photographe hors pair, il était rédacteur en chef de l'excellente revue britannique Ancient Egypt. Il était également le président de la société pour l'Égypte Ancienne de Manchester. Il nous avait fait l'honneur de distinguer notre site OsirisNet en lui consacrant un article dans le N°55 de A.E. Jon connaissait cet homme extraordinairement dynamique et enthousiaste depuis de nombreuses années.
A message posted on EEF announces the death of Robert (Bob) Partridge: "Bob died peacefully at his home surrounded by his family, Sunday, July 10 after losing his battle against cancer." Author, lecturer and photographer especially outstanding, he was editor of the excellent British magazine Ancient Egypt. He was also the president of the Society for Ancient Egypt from Manchester. We had the honour to distinguish our site, OsirisNet, by having an article devoted it in No.55 of AE. Jon (co-author of Osirisnet) knew this extraordinarily dynamic and enthusiastic man for many years.
A new discovery at Dra Abu el-Naga
L'annonce a été faite depuis Madrid (c'est à souligner) : l'équipe du Projet Djehouty, dirigée par José Manuel Galán, qui travaille depuis 10 ans sur la tombe de Djehouty, qui se trouve à Dra Abou el-Naga (Louxor), vient de découvrir une collection de 80 ouchebtis de 15cm de hauteur, qui appartiennent vraisemblablement à ce personnage. D'autres découvertes ont été réalisées cette année, malgré l'interruption prématurée de la campagne de fouilles en raison de l'insécurité en Égypte. Le site proyecto Djehuty propose un résumé en texte et en images de cette 10e campagne.
The announcement has been made from Madrid (to be highlighted): the team of the Project Djehuty, controlled by José Manual Galán, who has worked for 10 years on the tomb of Djehuty, which is in Dra Abu el-Naga (Luxor), has just discovered a collection of 80 ushabtis of 15cm in height, which presumably belong to this character. Other discoveries were made this year, despite the premature termination of excavation due to insecurity in Egypt. The Djehuty project site provides a summary in text and images of this 10th season.
First edition of Egyptological
Andie Byrnes et Kate Phizackerley ont mis en ligne la première édition de leur nouvelle revue en ligne, Egyptologica (en Anglais uniquement...). Le contenu est listé ci-dessous. À signaler que huit articles consécutifs seront consacrés à la religion dans l'Égypte ancienne.
Andie Byrnes and Kate Phizackerley have launched the first edition of Egyptological, a free online journal/magazine.
In the journal there are two articles: "Shabtis in Croatian Private Collections and Museums" by Mladen Tomorad and "The sAb in the Old Kingdom: a consideration of the title within the scope of a prosopographic study" by Etienne Vande Walle.
In the Magazine one can find "Ancient Egyptian Religion, Part 1" by Brian Alm, "Reflections of Eternity - an Overview of Mirrors from Prehistory to the New Kingdom" by Barbara O'Neill and "Bloggers, Antiquities and Egypt's Revolution" by Kate Phizackerley and Andrea Byrnes.
Le Nil ne s'est pas toujours écoulé au pied des temples égyptiens de Karnak / Reconstructing the holocene depositional environments in the western part of Ancient Karnak temples complex (Egypt): a geoarchaeological approach
Les temples de Karnak ont généré de nombreuses théories quant à leur implantation originelle : ont-ils été construits sur des îles sableuses au milieu du fleuve ou étaient-ils localisés au pied du Nil comme c'est le cas aujourd'hui ? Ni l'un ni l'autre : des études géomorphologiques, paléoenvironnementales et sédimentologiques menées par Matthieu Ghilardi, chercheur au centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (CEREGE) montrent qu'au moment de leur édification (en 2000 avant JC) le Nil en était distant de 400 à 500 mètres. Ce n'est que 400 ans plus tard que le fleuve s'en rapprochera suite à un mouvement hydrodynamique.
[...] Ces travaux novateurs permettent de dresser un tableau de l'évolution des paysages nilotiques.
Les analyses montrent qu'au moment de la première phase d'édification des temples de Karnak, les bâtiments ont été construits, non pas sur une île localisée au milieu du fleuve mais sur une levée sableuse (Gézirah) sur la rive droite, à une certaine distance du Nil (entre 400 et 500 m). Ce n'est qu'aux environs de 1600 avant JC (400 ans après les premières phases d'aménagement des temples de Karnak) que le Nil vient s'écouler pour la première fois dans le secteur actuel du premier pylône.
A geo-archaeological approach helps to better understanding of the fluvial dynamics of the Nile in the proximity of the Pharaonic site during the late Holocene. Until recently, most researchers assumed that Karnak was built on a fluvial island and that a large basin connected to the Nile was built in front of the first pylon during the dynastic period. However, recent excavations conducted by Matthieu Ghilardi, researcher in the 'centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement' (CEREGE) revealed a jetty or quay with probable direct access to the Nile. The presence of the Nile River in front of the first pylon in Karnak is attested from the end of the Second Intermediate Period (SIP, ca. 1600 BC) until the end of the Roman period (ca. 350 AD), which both correspond to two main phases of river Nile floods.