Le petit roi Toutankhamon était-il un grand guerrier ?Was Tutankhamon a warrior King?

Photos: Blink films UK

On le dit porteur d'un pied-bot, l'obligeant à se déplacer à l'aide d'une des dizaines de cannes qui l'accompagnaient dans sa tombe, atteint du paludisme, porteur des gènes d'une anémie falciforme... Rien ne semble prédisposer ce jeune souverain souffreteux à s'aventurer sur un champ de bataille, et encore moins à participer à l'action. C'est pourtant ce qu'il a peut-être fait, si on suit les conclusions d'une étude menée par Lucy Skinner, chercheuse spécialiste des objets en cuir à l'Université de Northampton, exposée dans un documentaire de la chaîne Britannique Channel 5. Elle a pu examiner la cuirasse qui se trouvait dans un coffre dans la tombe du jeune roi, notamment en utilisant une technique mise au point dans les années 2000, l'Imagerie à Transformation de Réflectance (RTI), qui consiste à varier l'angle de l'éclairage sur un objet. Il a ainsi été possible de retrouver des abrasions sur les bords des écailles de cuir, ce qui prouve que la cuirasse a été portée souvent. Lucy Skinner a réussi à produire une réplique de l'objet, mais force est de reconnaître que le mode de fabrication des écailles de cuir reste mal compris. Ces tuiles qui se chevauchent assuraient - semble-t-il - une fort bonne protection et la cuirasse pouvait bloquer une flèche.
L'objet s'est considérablement dégradé depuis sa découverte il y a un siècle et devrait être restauré si le financement est trouvé.


Lucy Skinner, an University of Northampton specialist of ancient Egyptian and Nubian leather objects, worked with a TV crew during the filming of a Channel 5 documentary to help recreate Tutankhamun's armour. Because this leather tunic was actually cutting edge battle armour, able to stop an arrow. To study the tunic-like artefact, Lucy Skinner used a relatively new technique known as Reflectance Transformation Imaging which involves merging several images of an object photographed under different lighting angles. She said: "It was possible to see abrasion along the edges of the leather scales, meaning that the armour had seen considerable use [...] If this is true, it would be an amazing revelation, countering the idea that Tut was a weak and sickly boy-king". During the programme 'Secrets of Tutankhamun's Treasures' she also attempted to recreate the ancient leather; nevertheless, Despite being excavated almost a century ago, it is still a mystery how the overlapping leather scales used in the armour were made, or whether it had a military use.
The battle-jacket was damaged, probably while it was being removed from the original box in which it was placed in the tomb, and when the excavators attempted to unfold it. Today, only a small portion of it survives and experts hope to find funding to allow the conservators at the Cairo museum to dedicate some time to restore this unique object.

Hatchepsout à SwanseaFemale pharaoh unearthed — from storage in Swansea

Photo: montage, d'après Swansea University

Un fragment pariétal fait de deux plaques en calcaire prenait la poussière depuis 40 ans dans les réserves du centre d'égyptologie de l'université de Swansea. C'est en préparant une séance de manipulation d'objets pour des étudiants que l'égyptologue Ken Griffin a fait une découverte inattendue : il s'agit d'une représentation fort rare de la reine Hatchepsout, qui a dirigé l'Égypte de ~1478 à 1458 avant J.-C. Voici ce que dit Griffiths : "J'étais en train de sélectionner des objets pour une séance de manipulation quand je suis tombé sur une vieille photo d'un fragment gravé qui m'a semblé plus intéressant que les autres. Lorsque nous avons réalisé ce que c'était vraiment, nous sommes restés bouche bée". Le fragment montre la tête d'un personnage dont seul l’œil est préservé. Derrière lui se trouve un éventail, avec un décor particulier, une coiffure également unique ainsi qu'un uræus au front. Les hiéroglyphes comportent un pronom féminin. L'ensemble a évoqué à Griffin les représentations de la reine-pharaon Hatchepsout en son temple de Deir el-Bahari.
L'égyptologue a donc transmis ce cas à l'équipe polonaise qui, depuis 1961, travaille dans le temple d'Hatchepsout, avec l'espoir qu'elle puisse retrouver l'endroit d'où provient cette scène.

An Egyptian artwork, made of two limestone fragments that had languished in storage for over forty years, has been identified as an extremely rare depiction of Queen Hatshepsut, who ruled Egypt between 1478-1458 B.C. The relief sculpture was discovered at Swansea University's Egypt Centre by Egyptologist Ken Griffiths during a routine student handling session. He said: "I was selecting objects to use for a handling session, and saw an old photo of a carving which looked more interesting than the rest. When we realised what it truly was our jaws hit the floor".
The carving consists of two glued fragments, together a little larger than a dinner plate. On the front is a carved head in profile, with much of the face broken off. Hieroglyphs decorate the space above the figure's brow. On the back of the upper fragment is a strange partial carving of a man's chin and beard. The remains of a fan directly behind, and the uraeus on the forehead of the figure, show it was a pharaoh. Griffiths recognized the artwork's iconography as being similar to carvings within the temple of Hatshepsut at Deir el-Bahari in Luxor. The decoration of the fan, the figure's hair, the uraeus and her headband are all similar to images found at Deir el-Bahari. The hieroglyphs, which use a female pronoun, are also found in the text at the temple.
Most likely, a late 19th-century or early 20th-century auctioneer or antiques dealer decided the carving would be more valuable if "complete," Griffiths said. Not realizing that the carving on the front was female, the dealer mocked up a male chin to add to the original carving. (Hatshepsut was often depicted with the royal beard, befitting her status as pharaoh, Griffiths said, but the beard in the carving is a short one of the type typically worn by lower-status officials.)
Thus, he has passed on his findings to the Polish Archaeological Mission to Egypt, which has been excavating, restoring, and recording the temple of Deir el-Bahari since 1961. He hopes between them they will be able to locate the exact spot from which the relief was taken.

Le plus ancien tatouage féminin est égyptienOldest Tattooed Woman Is an Egyptian Mummy

Photos: Trustees of the British Museum

Le British Museum abrite deux des momies naturelles les mieux conservées de la période Prédynastique (vers 4000-3100 avant notre ère), appelées "Gebelein man A" et "Gebelein woman", trouvées en 1900 dans la région de Gebelein ; elles datent de 3351-3017 avant J.-C.
L'archéologue Renée Friedman a eu l'idée de les photographier en utilisant l'imagerie infrarouge, et ainsi elle a pu découvrir des tatouages sur les deux corps, ce qui en fait les plus anciens cas connus dans la vallée du Nil. Il s'agit de tatouages figuratifs, qui reflètent les motifs de l'art prédynastique. Ils ont été observés sur le bras droit de l'homme et sur le bras et l'épaule droite de la femme, démontrant de manière concluante que le tatouage était pratiqué dans l'Égypte préhistorique. Ces résultats rendent obsolète l'idée, classique jusqu'à présent, que les femmes étaient seulement tatouées pour des raisons de fertilité ou même érotiques (comme sur ces figurines en faïence connues sous le nom de ).
Vieux de plus de cinq mille ans, ils repoussent d'un millénaire les dates du tatouage en Afrique et ouvrent de nouvelles perspectives sur les diverses utilisations potentielles des tatouages dans les sociétés pré-alphabétisées.


The British Museum houses two of the best preserved naturally mummified bodies from Egypt's Predynastic (c. 4000-3100 BCE) period, named "Gebelein man A" and "Gebelein woman", found in 1900 in the region of Gebelein. Both individuals date anywhere from 3351 B.C. to 3017 B.C. Using infrared imaging, tattoos were found on both, making them the earliest extant examples from the Nile Valley. Figural tattoos that mirror motifs found in Predynastic art were observed on the right arm of the male and the right arm and shoulder of the female, demonstrating conclusively that tattooing was practiced in prehistoric Egypt. These findings overturn the circumstantial evidence of the artistic record that previously suggested only females were tattooed for fertility or even erotic reasons (as on these faience figurines known as ).
At over five thousand years of age, they push back the evidence for tattooing in Africa by a millennium and provide new insights into the range of potential uses of tattoos in pre-literate societies by both sexes, revealing new contexts for exploring the visual language of prehistoric times.

Au Soudan, dans l'ancienne Nubie, sur les traces des royaumes de Napata et de MéroéAncient Nubia (present-day Sudan) : In the footsteps of the Napata and Meroe kingdoms

Photo: Vincent Francigny / Mission archéologique de Sedeinga

Le site archéologique de Sedeinga se situe au Soudan, à une centaine de kilomètres au nord de la troisième cataracte du Nil, sur la rive Ouest du fleuve. Surtout connu pour abriter les ruines du temple égyptien de la reine Tiyi, épouse royale d'Amenhotep III, ce site accueille également une grande nécropole, rassemblant des sépultures datant des royaumes de Napata et de Méroé (VIIe siècle avant J.-C. / IVe après J.-C), une civilisation mêlant traditions locales et influences égyptiennes. Des tombes, stèles et linteaux viennent d'être mis au jour par une équipe internationale dans le cadre de la Section française de la direction des antiquités du Soudan. Ils représentent l'une des plus grandes collections d'inscriptions méroïtiques, la langue d'Afrique noire la plus anciennement connue à ce jour.
Parmi les pièces exceptionnelles découvertes figurent :
- la stèle d'Ataqeloula. Elle date du IIe siècle de notre ère et commémore une femme de la haute société de Sedeinga, ainsi que les membres prestigieux de sa famille.
- un montant de chapelle funéraire avec la figure de la déesse Maât. Il date également du IIe siècle après. J.-C.


The archaeological site of Sedeinga is located in Sudan, a hundred kilometers to the north of the third cataract of the Nile, on the river's western shore. Known especially for being home to the ruins of the Egyptian temple of Queen Tiye, the royal wife of Amenhotep III, the site also includes a large necropolis containing sepulchers dating from the kingdoms of Napata and Mereo (seventh century BCE–fourth century CE), a civilization mixing local traditions and Egyptian influences. Tombs, steles, and lintels have just been unearthed by an international team as part of the French Section of Sudan's Directorate of Antiquities. They represent one of the largest collections of Meroitic inscriptions, the oldest language of black Africa currently known.
Among exceptionnal finds:
- The Ataqelula stele, which dates from the second century CE and commemorates a woman from Sedeinga high society, as well as prestigious members of her family.
- a funerary chapel surround, depicting the goddess Maat. It also dates from the second century CE.

Le musée de Tel Basta réouvre ses portesTel Basta Museum reopened after restoration

Photo: Al Ahram

Après huit ans de restauration, le Ministre des Antiquités Khaled El-Anany a pu inaugurer ce mois-ci le musée rénové de Tel Basta. Tel Basta est le nom arabe de la ville antique de Per-Bastet que les Grecs nommeront Boubastis. Elle se trouve près de L'actuelle ville de Zagazig dans le Delta. Le musée est constitué d'une partie située dans un bâtiment et d'une partie en plein air. Les objets exposés sont ceux retrouvés lors des fouilles locales.

After eight years of restoration works, Minister of Antiquities Khaled El-Anany inaugurated this month the fully renovated Tel Basta Museum. Tel Basta is the modern Arabic name of the ancient city called Per-Bastet in ancient egyptian, and Bubastis by the Greeks. It was the capital of its own nome, located along the River Nile in the Delta region of Lower Egypt. The open-air museum showcases artefacts that were unearthed in Tel Basta. The restoration work first started in 2006 and lasted until 2010 when it stopped, before it resumed again at the end of 2017.
The second of phase of the project aims to prepare the interior design of the building as well as to prepare a suitable exhibition scenario with objects to highlight the history of the area and excavation work. New lighting and security systems were installed and new showcases fabricated to host the artifacts along with descriptive panels on the history of the site.

Nouvelle publication de Claude Carrier

Ce nouveau livre de Claude Carrier est publié aux éditions PAM (Brest), comme les précédents. Il est intitulé "Quelques papyrus des Litanies de Rê de l'Égypte ancienne".
La transcription hiéroglyphique, la translittération et la traduction concernent 7 papyrus habituellement considérés comme associés aux Litanies de Rê:
Le papyrus de Moutemouia
Conservé au British Museum (BM EA 10007), ce papyrus a une longueur de 1,93 m pour une hauteur maximale de 0,22 m. Daté de la Troisième Période Intermédiaire (XXIe-XXIVe dynastie, c. 1070-660 av. J.-C.), il est écrit en hiéroglyphes.
Le papyrus d'Amenmès
Conservé au British Museum (BM EA 1OO11, Salt 696), ce papyrus a une longueur de 1,59 m pour une hauteur de 0,235 m. Daté également de la Troisième Période Intermédiaire, il est écrit en hiéroglyphes.
Le papyrus d'Âha-néfer-Amon
Conservé au Musée du Caire, ce papyrus est constitué de trois fragments dont la longueur totale atteint 1,645 m pour une hauteur de 0,235m. Il se déroule de la droite vers la gauche et est écrit en hiéroglyphes.
Le papyrus de Taoudjatrê
Conservé au Musée du Caire (Caire, JE 34033), il a une longueur de 3,80 m pour une hauteur de 0,38 m et est écrit en hiéroglyphes.
Le papyrus de Tchaynéfer
Conservé au Musée du Caire, ce papyrus est constitué de huit fragments dont la longueur totale est de 3,983 m pour une hauteur d'environ 0,25 m ; il est écrit en hiéroglyphes.
Le papyrus de Payser
Conservé à la Bibliothèque nationale de France et daté de la Troisième Période Intermédiaire, ce papyrus est écrit en hiéroglyphes; sa longueur est de 1,86 m pour une hauteur écrite de 0,32 m.
Le papyrus d'Ouserhatmès
Conservé au Musée du Caire (Caire, JE 34023), ce papyrus a une longueur de 3,983 m pour une hauteur d'environ 0,23 m; il est écrit en hiéroglyphes.

A new book (in French) By Claude Carrier.

New publication: The tomb of Vizier Rekhmire (TT100), vol 1: Rekhmire receiving foreign tribute

Ce livre (en Anglais) de l'égyptologue espagnol Josep M Güell est le premier des volumes qu'il compte consacrer à une description approfondie de la tombe TT100 de Rekhmirê. Cette contribution complète parfaitement la description que nous avons faite de la tombe, que vous retrouverez .
Rekhmirê a exercé ses très hautes fonctions sous le règne de Thoutmosis III. Sa tombe contient des textes capitaux, de portée universelle, comme par exemple celui qui parle des devoirs du Vizir. Sa tombe est la plus grande tombe privée de la nécropole au cours de la XVIIIe dynastie.
Le premier volume de l'étude propose une description détaillée de la scène bien connue des étrangers qui apportent des tributs. Les différents aspects de cette scène sont examinés en profondeur, en particulier ceux qui concernent les Keftiu, qui ont fait l'objet de controverses chez les égyptologues. L'auteur soulève également diverses hypothèses sur les causes possibles de la damnatio memoriae à laquelle ont été soumis le vizir et la décoration de sa tombe.

Written (in English) by Spanish Egyptologist Josep M. Güell. This work (which is the first of a series) perfectly completes our description of the tomb of Rekhmire which is to be found
Rekhmire served as Mayor of the city of Thebes and Vizier of Upper Egypt, and was responsible for administration and justice during the reign of the great pharaoh Thutmose III. The vizier's tomb is a cultural legacy of international significance. The textual and iconographic details of TTlOO, the largest private sepulcher of the 18th Dynasty in the Theban necropolis, will be analyzed in this work.
The first volume of the study offers a detailed description of the well-known scene of foreigners bringing tribute. The different aspects of this scene are examined in depth, especially those relating to the people of Keftiu, which have been subjects of academic controversy. The author also raises various hypotheses about the possible causes of the damnatio memoriae that the vizier and the decoration of his tomb were subjected to.

The book id edited in Barcelona by Editorial La vocal de lis. ISBN: 978-84-948055-0-9

Découverte d'inscriptions nouvelles dans la chapelle de Baqet I à Beni HassanFunerary scenes and inscriptions unveiled in the tomb of Baqet I in Beni Hassan

Photos : Luxor Times

Un nouveau nettoyage du puits funéraire de 18 m de profondeur de la tombe de Baqet I, nomarque du 16e nome de Haute Égypte durant la XIe dynastie, a permis à la mission archéologique australienne, dirigée par Naguib Kanawati, de faire une découverte étonnante. Des inscriptions et des scènes nouvelles sont apparues sous la dernière couche de peinture. Elles sont en mauvais état et nécessitent un travail de restauration. Le Dr Kanawati insiste sur l'importance de certaines représentations, comme celle qui montre le défunt dans la chambre funéraire, scène très rare à l'Ancien Empire et qui disparaît virtuellement après la Ve dynastie.

During the re-cleaning of the 18-meters-deep burial shaft of tomb 29 of Baqet I, who was a ruler of the 16th nome during the 11th Dynasty, the Australian mission directed by Dr. Naguib Kanawati unveiled inscriptions and coloured scenes on the walls. Dr. Kanawati stressed the importance of this discovery because some of the scens are not usual during the Middle Kingdom, adding that it will open the door to re-studying the evolution of the decorations during the Middle Kingdom in general. For instance, the depiction of the deceased on the walls of his burial chamber, rare during the Old Kingdom, stopped at the end of the 5th Dynasty. The inscriptions and scenes are not in good condition and need restoration work.