En mesurant la première heure, les anciens Égyptiens ont changé notre rapport au tempsAncient Egyptians measured the first hour, and changed how we related to time

Text by Robert Cockcroft and Sarah Symons. Photos: kairoinfo4u (flickr) License creative common.org

L'homme a cherché à mesurer l'écoulement du temps avant même l'invention du premier mot écrit ; en conséquence, les premières unités de mesure du temps ont disparu à tout jamais. Les premières reconnues peuvent être arbitrairement classées en trois groupes

Les unités basées sur des phénomènes astronomiques sont assez faciles à expliquer et ont probablement été observées indépendamment par de nombreuses cultures différentes à travers le monde. Par exemple, la mesure de la durée d'un jour ou d'une année utilise les mouvements apparents du soleil par rapport à la Terre, tandis que la mesure des mois est basée sur les phases de la lune.

Certaines unités de mesure du temps n'ont pas de liens clairs avec des phénomènes astronomiques: c'est le cas par exemple de la semaine et de l'heure.

• les tables astronomiques

Les anciens Égyptiens étaient des observateurs très attentifs du mouvement de certaines étoiles dans le ciel nocturne. Les enregistrements de leurs observations ont été retrouvés dans les tables astronomiques placées à l'intérieur de cercueils, comme le montre l'exemple ci-dessus, qui concerne une table astronomique vieille de 4000 ans, trouvée sous le couvercle d'un cercueil. Elle représente les divinités du ciel et les offrandes aux dieux. Les colonnes adjacentes énumèrent les étoiles que les astronomes ont surveillées pendant une semaine donnée de l'année.
Longtemps considérées comme une sorte d'horloge permettant de synchroniser les rituels religieux nocturnes, ces tables astronomiques pourraient en fait avoir servi de carte pour guider les morts dans de nouveaux domaines de l'au-delà , parmi les étoiles.

• Le temps dans les textes et les temples

Les textes des pyramides
Rédigés avant 2400 avant notre ère, sont les premiers écrits de l'Égypte ancienne. Ils contiennent le mot "wnwt" dont le déterminatif final est une étoile; "wnwt" a donc un rapport avec une étoile et aussi avec la nuit...
Pour comprendre le mot "wnwt" et la raison pour laquelle il est aujourd'hui traduit par "heure", nous nous rendons dans la ville d'Assiout (Moyenne Égypte).
Les cercueils d'Assiout
On trouve, vers 2000 avant notre ère, des cercueils rectangulaires en bois dont l'intérieur du couvercle est parfois décoré .

Le tableau contient des colonnes représentant des périodes de dix jours (décades) ; le calendrier civil égyptien comportait douze mois comprenant chacun trois décades, toutes suivies de cinq jours de fêtes. Dans chaque colonne, douze noms d'étoiles sont répertoriés, ce qui fait douze lignes. L'ensemble du tableau représente les changements dans le ciel étoilé au cours d'une année entière, à l'instar d'une carte stellaire moderne. Ces douze étoiles représentent la première division systématique de la nuit en douze zones temporelles, chacune régie par une étoile. À cette époque cependant, le mot "wnwt" n'apparaît jamais en association avec ces tables stellaires , mais au Nouvel Empire, le lien entre le nombre de rangées et "wnwt" est explicite.

• Observations astronomiques

L'Osireion d'Abydos, contient de nombreuses informations astronomiques, notamment des instructions sur la fabrication d'un cadran solaire et un texte décrivant le mouvement des étoiles. Il contient également une table d'étoiles identique à celle des cercueils où, fait unique, les douze rangées sont étiquetées avec le mot "wnwt".
Au Nouvel Empire, il y avait douze nuits-"wnwt" et douze jours-"wnwt", les deux étant clairement des mesures de temps. L'idée de l'heure est presque dans sa forme moderne, à deux exceptions près.

→ Premièrement, bien qu'il y ait douze heures de jour et douze heures de nuit, elles sont toujours exprimées séparément et non ensemble comme une journée de vingt-quatre heures. Les heures du jour étaient mesurées à l'aide des ombres projetées par le soleil, tandis que les heures de la nuit étaient principalement mesurées par les étoiles. Cela ne pouvait se faire que lorsque le soleil et les étoiles étaient visibles, respectivement, et il y avait deux périodes autour du lever et du coucher du soleil qui ne contenaient pas d'heures.

→ Deuxièmement, le "wnwt" du Nouvel Empire et notre heure moderne n'ont pas la même longueur. Les cadrans solaires et les horloges à eau montrent très clairement que la durée du "wnwt" variait tout au long de l'année : longues heures de nuit autour du solstice d'hiver, longues heures de jour autour du solstice d'été.

→ Pour répondre à la question de l'origine du nombre douze ou vingt-quatre, il faut savoir pourquoi douze étoiles ont été choisies par période de dix jours. Ce choix est certainement la véritable origine de l'heure. Douze n'était-il qu'un nombre commode ? Peut-être, mais les tables d'étoiles des cercueils suggèrent une autre possibilité.

• Les étoiles pour mesurer le temps

Les étoiles circumpolaires ont été vues comme les "Indestructibles" ou les "Impérissables" car, pour l'observateur, elles ne quittent jamais la voûte céleste durant toutes les nuits de l'année.

Les étoiles non-circumpolaires disparaissent sous l'horizon durant soixante-dix jours par an. Elles ont été nommées les "Infatigables" car malgré leur fatigue, c'est-à-dire leur disparition, elles finissent par revenir, leur absence dans le ciel étant assimilée au sommeil de la mort.

Les anciens Égyptiens ont choisi d'utiliser l'étoile brillante Sirius comme modèle et ont sélectionné d'autres étoiles en fonction de la similitude de leur comportement avec Sirius. Le point essentiel semble être que les étoiles choisies disparaissaient pendant soixante-dix jours chaque année, tout comme Sirius.

Le texte de l'Osireion donne des dates telles que tous les dix jours, une étoile semblable à Sirius disparaît et une étoile réapparaît, pendant toute l'année. Selon la période de l'année, entre dix et quatorze de ces étoiles sont visibles chaque nuit. Si l'on enregistre les données à intervalles de dix jours, on obtient un tableau qui ressemble beaucoup au tableau des cercueils. Vers 2000 avant notre ère, le tableau est devenu plus schématique que précis (au sens où nous l'entendons), et un tableau à douze lignes a vu le jour, ce qui a donné les tableaux des cercueils que l'on peut voir dans les musées d'Égypte et d'ailleurs. Il est donc possible que le choix de douze comme nombre d'heures de la nuit - et finalement de vingt-quatre comme nombre total d'heures de midi à midi - soit lié au choix d'une semaine de dix jours.

Ainsi, il semble bien que notre heure moderne trouve son origine dans une série de décisions qui ont été prises il y a plus de 4000 ans en Égypte..

Humanity relationship with telling time began before the first written word, making it a challenge today to investigate the origin of many timekeeping units.

However, some time measurement units that derive from astronomical phenomena are quite easy to explain and likely were independently observed in many different cultures across the world. For example, measuring how long a day or a year is uses apparent motions of the sun relative to Earth, while measuring months comes from the phases of the moon.

Yet there are some measurements of time that do not have clear connections with any astronomical phenomena. Two examples are the week and the hour. Ancient Egyptians paid close attention to the movement of certain stars in the nighttime sky. For instance, see above: a 4000-year-old astronomical table found on the underside of a coffin lid; it shows deities of the skies and offerings to gods. The flanking columns each list stars that astronomers monitored during a given week of the year

Records of their observations have been found in astronomical tables inside several coffins. Long thought to serve as a kind of clock for the proper timing of religious rituals at night, these star tables may, recent research suggest, actually have acted more as maps for directing the dead to new realms of existence among the stars.

• Time in Ancient Egypt texts

In the Pyramid Texts, the earliest writings from Ancient Egypt, one finds the word "wnwt", and a star plays the role of the determinative hieroglyph. Thus, "wnwt" is associated with the night.

To understand the word "wnwt" and why it is now translated as "hour", we have to go to the city of Asyut (Middle Egypt) around 2000 BCE. There, the inside of wooden rectangular coffin lids are sometimes decorated with .

Sopdet and Sahu (Sirius and Orion) shown in the left and right-hand boats, respectively, from the East Osiris Chapel on the roof of the temple in Dendera.

The table contains columns representing ten-day periods of the year; the Egyptian Civil Calendar had twelve months each having three ten-day "weeks," all followed by five days of festivals. In each column, twelve star names are listed, making twelve rows. The whole table represents the changes in the star sky over the course of a whole year, similar to a modern star chart. Those twelve stars are the earliest systematic division of the night into twelve time-areas, each governed by one star. However, the word "wnwt" never appears in association with these coffin star tables. But around 1210 BCE in the New Kingdom, the link between the number of rows and the word "wnwt" is made explicit.

• Astronomical instructions

One temple, the Osireion at Abydos, contains a wealth of astronomical information, including instructions on how to make a sundial and a text describing the motions of stars. It also contains a star table of the coffin type where, uniquely, the twelve rows are labelled with the word "wnwt".

By the New Kingdom, there were twelve night- "wnwt" and also twelve day- "wnwt", both clearly time measures. The idea of the hour is almost in its modern form but for two things.

First, although there are twelve day-hours and twelve night-hours, they are always expressed separately but not together as a 24-hour day. Day time was measured using shadows cast by the sun, while night hours were primarily measured by the stars. This could only be done while the sun and stars were visible, respectively, and there were two periods around sunrise and sunset that did not contain any hours.

Second, the New Kingdom "wnwt" and our modern hour differ in length. Sundials and water clocks demonstrate very clearly that the length of the "wnwt" varied throughout the year: long night hours around the winter solstice, long day hours around the summer solstice.

To answer the question of where the number twelve or twenty-four comes from, we have to find out why twelve stars were chosen per ten-day period. Surely, this choice is the true origin of the hour. Was twelve just a convenient number? Perhaps, but the origin of the coffin star tables suggests another possibility. Let us turn to the Osireion temple in Abydos, which provided a wealth of astronomical information.

• Timekeeping stars

The ancient Egyptians chose to use the bright star Sirius as a model, and selected other stars based on their behavioural similarity to Sirius. The key point seems to be that the timekeeping stars disappeared for 70 days each year, just like Sirius, even though the other stars were not as bright. The Osireion star text gives dates such that every ten days, one Sirius-like star disappears and one star reappears, for the whole year.

Depending on the time of year, between ten and 14 of these stars are visible each night. If recorded at ten-day intervals throughout the year, a table very much resembling the coffin star table emerges. By 2000 BCE, the table became more schematic than (in our sense) accurate, and a table with twelve rows had emerged, resulting in the coffin tables we can see in museums in Egypt and elsewhere. It is therefore possible that the choice of twelve as the number of hours of the night — and eventually 24 as the total number of hours from noon to noon — may be related to a choice of a ten-day week.

And so it seems that our modern hour has its origins in a series of decisions that were taken over 4,000 years ago in Ancient Egypt.

This article is by Robert Cockcroft and Sarah Symons, republished from The Conversation under a Creative Commons license.

Informations pratiquesMore Egyptian archaeological attractions go cashless

Sources : Philippe Lhospitalier et Al Ahram

1)- Les modes de paiement et les prix des visites changent

Mon ami Philippe Lhospitalier, que je remercie bien, m'a fait parvenir les informations suivantes :

J'ai eu la confirmation que TOUTES les visites doivent désormais être payées par carte bancaire. Ces paiements pourront être libellés en livres égyptiennes, en dollars ou en euros. Les visiteurs individuels auront intérêt à négocier avec leur banque pour éviter les frais forfaitaires de change pour CHAQUE paiement ou retrait fait à l'étranger.[...] Ces nouvelles directives ne concerneront bien sûr pas les voyages en groupe, qui achètent les tickets à l'avance.
Le prix des Luxor Pass, valables 5 jours, est maintenant de 230€ au lieu de 180€ pour celui incluant les tombes de Néfertari et de Séthi Ier, et de 115€ au lieu de 90€ pour le Luxor Pass sans ces visites, ce qui fait 28% d'augmentation. Logiquement, le prix des "One Year Pass" devrait passer de 260€ à environ 330€.

On peut se demander quelle clientèle va continuer à venir en Egypte, sachant que le prix des billets d'avion, que ce soit Transavia ou EgyptAir, tourne maintenant autour de 900€ par personne, et que les prix des tickets d'entrée dans les monuments, celui des hôtels et celui des bateaux de croisière ont aussi fortement augmenté.

2)- Les sites concernés

Une première série de sites archéologiques et de musées sont passés au paiement sans numéraire en mai, obligeant les visiteurs à acheter leurs billets par carte bancaire pour les temples d'Edfou, de Kom Ombo, de Philae et d'Abou Simbel.

Un deuxième groupe de sites est passé ce mois-ci à l'entrée sans espèces, notamment les pyramides de Gizeh, le musée égyptien de Tahrir, la citadelle de Salah El-Din, l'obélisque inachevé et le musée de la Nubie. Au cours des trois prochains mois, ce système sera appliqué dans 40 autres musées et sites archéologiques


1)- Payment methods and prices change

My friend Philippe Lhospitalier, whom I thank, sent me the following information:

I've had confirmation that ALL visits must now be paid for by credit card. Payments can be made in Egyptian pounds, dollars or euros. Individual visitors should negotiate with their bank to avoid flat-rate exchange charges for EVERY payment or withdrawal made abroad [...]. These new guidelines will not, of course, affect group travelers, who purchase tickets in advance.
The price of Luxor Passes, valid for 5 days, is now 230€ instead of 180€ for the Pass including the tombs of Nefertari and Seti I, and 115€ instead of 90€ for the Luxor Pass without these visits, a 28% increase. Logically, the price of the "One Year Pass" should rise from 260€ to around 330€.

The question arises as to which customers will continue to come to Egypt, given that the price of air tickets, whether Transavia or EgyptAir, now hovers around €900 per person, and that the price of tickets to monuments, hotels and cruise ships has also risen sharply.

2)- Which sites are affected?

A first set of archeological sites and museums have switched to cashless payments in May, requiring visitors to purchase tickets using bank cards for: Edfu, Kom Ombo, Philae and Abu Simbel Temples.
A second group of sites have switched over this month to cashless entry, including the Giza Pyramids, Egyptian Museum in Tahrir, Salah El-Din Citadel, Unfinished Obelisk and Nubia Museum. Within the upcoming three months, this system will be applied in 40 more museums and archaeological sites

Le papyrus Prisse est disponible sur le webPrisse Papyrus is available on the web

Source: Serge Rosmorduc on EEF NEWS

Le papyrus Prisse, contenant les enseignements de Gemnikai et de Ptahotep, est désormais disponible sur le web, dans une édition informatique enrichie et annotée, grâce au programme Écriture (IFAO/Sorbonne Université), à la Bibliothèque Nationale de France et au consortium Huma_Num.

The Prisse Papyrus, containing the teachings of Gemnikai and Ptahotep, is now available on the web, in an enriched annotated computer edition, thanks to the Écriture program (IFAO/Sorbonne Université), the "Bibliothèque Nationale de France" and the Huma_Num consortium.